Comment sont calculées les consommations de gaz de ma commune ?

1) Complétude des données

Les données de consommation à l’échelle de la commune sont disponibles pour 9 691 communes. Il s’agit des communes raccordées au réseau gazier, qui n’existe qu’en France hexagonale. Bien qu’elles ne correspondent qu’à un quart des 34 959 communes françaises, elles représentent 77 % de la population. En effet, la quasi-totalité des communes de plus de 10 000 habitant·es est desservie en gaz par réseau.

La base de données utilisée pour les calculs est celle des Gestionnaires de Réseaux et de Distribution (opendata.agenceore.fr). Selon leur note méthodologique, les données sont disponibles pour 98,8 % des communes raccordées au réseau.

2) Cas particulier des villes à arrondissement

La déclaration de la consommation des trois villes avec arrondissements (Paris, Lyon et Marseille) est globale. Le détail par arrondissement n’est pas disponible.

3) Coût du gaz par habitant·e par commune

Le coût retenu est le prix moyen des importations en 2023 selon le Service des Données et Études Statistiques. Il est rapporté à la consommation par commune en 2023 déclaré par les Gestionnaires de Réseaux et de Distribution et au nombre d’habitant·es par commune en 2021 selon l’INSEE – à l’exception de Mayotte pour laquelle le dernier recensement disponible date de 2017. Ce coût ne reflète pas le prix exact payé par consommateur de gaz, puisque d’une part il ne comprend pas les contributions tarifaires d’acheminement et les taxes, et d’autre part il est rapporté à l’ensemble des habitant·es de la commune et non uniquement les consommateurs de gaz. Il n’est pas fait distinction des secteurs résidentiel, tertiaire et industriel. Cela explique que des communes avec peu d’habitant-es obtiennent des coûts du gaz par habitant-e très élevés, lorsqu’une industrie particulièrement consommatrice de gaz s’y trouve. Par ailleurs, le prix du gaz n’est pas le même pour les ménages et les entreprises. Il s’agit donc ici d’une indication du coût économique global du gaz.

Détail des sources :

Données de consommation en MWh PCS issues de « Consommation annuelle d’électricité et gaz par commune », Agence ORE (Gestionnaires de Réseaux de Distribution), disponible via ce lien. À date d’octobre 2025, 2023 est la dernière année disponible.
Nombre d’habitant·es par commune selon l’INSEE en 2021 (dernières données disponibles), disponible via ce lien.
Prix moyen des importations de gaz fossile en 2023 : 68,1 €/MWh PCS selon SDES – Statistique publique de l’énergie, Séries longues du bilan énergétique de la France pour 2023, publié le 10/04/2025, téléchargeable sur cette page. À noter que le prix moyen des importations peut varier fortement d’une année sur l’autre (17€/MWh PCS en 2019, 31,3 en 2021, 91,1 en 2022).

4) Prix « reversé » aux États-Unis et à la Russie

Il s’agit du prix moyen des importations par habitant·e (voir ci-dessus) multiplié par la part du gaz américain (25,78 %) et la part du gaz russe dans les importations françaises (13,09 %) en 2023, selon le SDES – Statistique publique de l’énergie, Séries longues du bilan énergétique de la France pour 2023, publié le 10/04/2025, téléchargeable sur cette page.

Une fois la molécule de gaz injectée dans le réseau gazier français, elle devient intraçable et il est impossible de savoir dans quelle commune arrive le gaz américain ou russe, ni quelle part de ce gaz est réexportée dans les pays européens voisins. On fait donc ici l’hypothèse que le mix d’importation est réparti uniformément sur le territoire.

La part « reversée » aux États-Unis ou à la Russie est également indicative. On parle ici du prix à l’importation (€/MWh PCS), sans décomposition de la part revenant aux entreprises exploitant, transformant ou transportant le gaz, et la part revenant à l’État américain ou russe sous forme de taxes. À titre indicatif, selon les calculs de l’ONG ukrainienne Razom We Stand, Yamal LNG, compagnie russe de production et d’exportation de gaz qui produit deux tiers environ du GNL (gaz naturel liquéfié) russe, a payé au moins 3 milliards de dollars de diverses taxes à l’État russe entre février 2022 et juin 2024 – notamment des taxes sur les superprofits.

5) Impact climatique du gaz consommé par commune

Nous comparons l’impact climatique de la consommation annuelle de gaz fossile d’une commune à celui de l’utilisation moyenne d’une voiture thermique sur un an. L’impact climatique correspond aux émissions de gaz à effet de serre associées aux usages du gaz fossile, exprimées en équivalence CO2.

Les facteurs d’émissions retenus proviennent de la Base Empreinte de l’ADEME.

Facteur d’émission du gaz fossile : 0,215 kg CO2eq/kWh PCS avec une incertitude de 5 %. Selon la documentation de la base Empreinte, le périmètre de comptabilisation inclut « l’exploration / production, la transmission (transport du lieu d’extraction aux frontières françaises), le transport par gazoduc (pour les filières concernées) ou par méthanier (notamment pour la filière LNG incluant la liquéfaction, le transport par méthanier et la regazéification), le transport et la distribution se différenciant par la pression du réseau, et la combustion (différentes modalités) ». Attention, le mix d’importation retenu est celui de 2020. Cette année-là, le gaz américain ne représentait que 2 % des importations françaises contre 26 % en 2023. Or, celui-ci est extrêmement émetteur : le GNL américain a un impact climatique plus important que le charbon. Sa seule production et exportation émet 0,575 kg éq CO2/kWh. La forte évolution du mix d’importation peut donc avoir un effet sur l’impact climatique du gaz consommé en France.
Facteur d’émission d’une voiture thermique moyenne en 2023 : 0,256 kg éq CO2/km. En 2023, la distance moyenne parcourue par an par les voitures thermiques était de 11 693 kilomètres. Une voiture thermique moyenne parcourant la distance moyenne annuelle émet donc (11693 x 0,256 =) 2993 kilogrammes d’équivalent CO2 par an.